10 Mars 2012
BLAISE CENDRARS, NICOLAS BOUVIER et CYRANO DE BERGERAC
Nous avons choisi trois textes en marche car nous sommes comédiens et musiciens voyageurs. Nous chantons, parlons et résonnons de mélodies et sommes des "Chemineaux de la lune".
Avec les trois auteurs que nous vous invitons à redécouvrir, les mots voyagent et nous font voyager. Rares sont les textes qui nous embarquent dans un tel périple; il ne s'agit pas de récits de voyage, mais d’une poésie qui voyage, d'une verbe en mouvement qui nous fait tanguer. Et si l'on tend l'oreille, on entend le roulement du train ; si l'on écoute la musique des mots et des instruments, on imagine les paysages.
"La prose du Transsibérien" de Blaise Cendrars est le récit d'un jeune poète de seize ans qui fait le voyage de Moscou à Kharbin en compagnie de Jehanne, alors
que résonnent les prémisses de la révolution russe.
A la fois rêverie poétique et mythologie personnelle la ballade, rythmée par son refrain, s'élève comme une mélodie qui fait écho à la "dédicace aux musiciens" qui ouvre le poème.
Dans "l'usage du monde", Nicolas Bouvier raconte son voyage (effectué en voiture avec son ami illustrateur Thierry Vernet) de la Yougoslavie à l'Afghanistan. Pour financer ce périple, l'un donne
des cours de français ou écrit des articles pour les journaux, l'autre vend ses peintures.
Cette oeuvre exalte l'émerveillement d'être en vie et ouvert au monde extérieur ; elle témoigne de l’influence du voyage sur la construction d’un homme.
Avec "Le voyage dans la Lune", Cyrano De Bergerac évoque le monde de l'inconnu, que l'homme doit explorer pour y découvrir la vérité qu'il cherche tant.
Dans l'univers scientifique? Dans l'univers philosophique? Dans l'univers romanesque?
Il faut voyager à la conquête de la vérité. Qu'importent les moyens d'évasion! Machine technologique ou machinerie romanesque, il est nécessaire pour l'homme de s'évader là où il ne risque pas
d'être aliéné par son humaine perception du monde.
(Pierre Fernandès).